Le système pénitentiaire bolivien est l'un des plus difficiles au monde : la surpopulation est de plus de 350% (https://www.prisonstudies.org/country/bolivia), la grande majorité des prisonniers sont en détention provisoire, des milliers d'entre eux depuis plus longtemps que le maximum légal de 3 ans, et certains prisonniers semblent même ne pas avoir de dossier au sein de la branche judiciaire.
Ainsi, lorsqu'en 2016 le directeur du Système Pénitentiaire bolivien a demandé à Tutator de développer un logiciel de gestion des cas pour toutes les prisons du pays, nous étions à la fois enthousiastes quant à la possibilité de contribuer à l'amélioration des conditions de détention, mais aussi inquiets quant à la possibilité qu'un tel outil soit utilisé pour renforcer un système déjà mauvais et non pour l'améliorer. Après avoir consulté un certain nombre d'organisations internationales (ONUDC, CICR), nous avons estimé que c'était l'occasion pour Tutator de pénétrer dans le système carcéral bolivien, en travaillant depuis la base pour essayer d'améliorer le système et les conditions des détenus.
Nous avons commencé à travailler fin 2016 pour mettre au point un système avec pour objectif de:
La première version du logiciel SIPENBOL a été livrée à l'autorité pénitentiaire en 2018 et se composait des deux premiers modules : l'enregistrement des détenus (entrée et sortie) et les informations sur les affaires juridiques. Tutator a assuré la formation des utilisateurs du système et celui-ci a été déployé dans la zone centrale du pays dans le cadre d'un programme pilote (La Paz, Cochabamba et Santa Cruz - une zone couvrant 75 à 80% de la population du pays).
Following the success of the deployment of the first version, Tutator was contracted by the Bolivian government to expand the functionality of the system. Today the software is in its third version and the recent modules include:
- Profil psychologique, social, médical et dentaire
- Intégration dans le système de gestion des dossiers du pouvoir judiciaire
- Enregistrement des visites externes
- Intégration dans le système OpenID du ministère de l'intérieur (identifiant unique pour tous les systèmes du ministère)
- Intégration dans le système central d'identification (carte d'identité, photo, empreinte digitale, etc.).
En 2020, le ministère de l'Intérieur prévoit d'étendre l'utilisation du système pour couvrir 100% des prisons du pays.
Histoire
- 2016 Début du programme
- 2017 Analyse des besoins
- 2017 Développement de la première version du système.
- 2017 Formation des formateurs SIPENBOL V. 1
- 2017 Mise en place du système dans 3 départements.
- 2018 Analyse des besoins pour la deuxième version de SIPENBOL
- 2018 Développement de la deuxième version du système.
- 2018 Test de SIPENBOL V.2.
- 2019 Installation de SIPENBOL V.2.
- 2019 Collecte des spécifications pour l'interopérabilité du système avec les autres institutions.
- 2019 Développement des composants.
- 2019 Installation de SIPENBOL V. 2.5.
Résultats
L'une des plus grandes faiblesses de l'État bolivien était le manque d'informations à jour sur les personnes privées de liberté. Le SIPENBOL est en mesure de remédier à ce problème et grâce à la mise en place du système dans presque tout le pays, l'État dispose de données réelles qui lui permettent de prendre de meilleures décisions et de formuler des politiques publiques visant à améliorer les conditions de ces personnes.
En outre, la deuxième version du SIPENBOL prévoit l'inclusion des équipes pluridisciplinaires afin qu'elles puissent, grâce au système, assurer un suivi plus spécialisé des cas qu'elles traitent et garantir la continuité du soutien, même en cas de changement de personnel. Cela aura un impact positif sur le travail effectué avec chaque personne privée de liberté et un service plus efficace sera fourni.